灰姑娘

灰姑娘


2024年4月17日发(作者:三星s5830i上市价钱)

Cendrillon

Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme,

la plus hautaine et la plus fière qu'on eût jamais vue. Elle avait deux filles de

son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son

côté une jeune fille, mais d'une douceur et d'une bonté sans exemple; elle

tenait cela de sa mère, qui était la meilleure femme du monde. Les noces ne

furent pas plus tôt faites, que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur;

elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient

ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de

la maison: c'était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la

chambre de madame, et celles de mesdemoiselles ses filles. Elle couchait

tout en haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse,

pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles

avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis

les pieds jusqu'à la tête.

La pauvre fille souffrait tout avec patience, et n'osait s'en plaindre à son

père qui l'aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement.

Lorsqu'elle avait fait son ouvrage, elle s'en allait au coin de la cheminée, et

s'asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu'on l'appelait communément

dans le logis Cucendron. La cadette, qui n'était pas si malhonnête que son

aînée, l'appelait Cendrillon; cependant Cendrillon, avec ses méchants

habits, ne laissait pas d'être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique

vêtues très magnifiquement. Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu'il

y invita toutes les personnes de qualité: nos deux demoiselles en furent

aussi invitées, car elles faisaient grande figure dans le pays. Les voilà bien

aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le

mieux; nouvelle peine pour Cendrillon, car c'était elle qui repassait le linge

de ses sœurs et qui godronnait leurs manchettes: on ne parlait que de la

manière dont on s'habillerait. -''Moi, dit l'aînée, je mettrai mon habit de

velours rouge et ma garniture d'Angleterre." -"Moi, dit la cadette, je n'aurai

que ma jupe ordinaire; mais par contre, je mettrai mon manteau à fleurs

d'or, et ma barrière de diamants, qui n'est pas des plus indifférentes.''

On envoya chercher la bonne coiffeuse, pour dresser les cornettes à deux

rangs, et on fit acheter des mouches de la bonne faiseuse : elles appelèrent

Cendrillon pour lui demander son avis, car elle avait bon goût. Cendrillon les

conseilla le mieux du monde, et s'offrit même à les coiffer; ce qu'elles

voulurent bien. En les coiffant, elles lui disaient: -''Cendrillon, serais-tu bien

aise d'aller au bal ?" -"Hélas, mesdemoiselles, vous vous moquez de moi, ce

n'est pas là ce qu'il me faut." -" Tu as raison, on rirait bien si on voyait un

cucendron aller au bal.'' Une autre que Cendrillon les aurait coiffées de

travers; mais elle était bonne, et elle les coiffa parfaitement bien. Elles

furent près de deux jours sans manger, tant elles étaient emplies de joie. On

rompit plus de douze lacets à force de les serrer pour leur rendre la taille

plus menue, et elles étaient toujours devant leur miroir.

Enfin l'heureux jour arriva, on partit, et Cendrillon les suivit des yeux le plus

longtemps qu'elle put; lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa

marraine, qui la vit toute en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait : -''Je

je '' Elle pleurait si fort qu'elle ne put

achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit: -''Tu voudrais bien aller au bal,

n'est-ce pas ? -"Hélas oui" dit Cendrillon en soupirant. -"Hé bien, seras-tu

bonne fille ?" dit sa marraine, je t'y ferai aller. Elle la mena dans sa chambre,

et lui dit : -''Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille.'' Cendrillon alla

aussitôt cueillir la plus belle qu'elle put trouver, et la porta à sa marraine, ne

pouvant deviner comment cette citrouille pourrait la faire aller au bal. Sa

marraine la creusa, et n'ayant laissé que l'écorce, la frappa de sa baguette,

et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré.

Ensuite elle alla regarder dans sa souricière, où elle trouva six souris toutes

en vie ; elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à

chaque souris qui sortait, elle lui donnait un coup de sa baguette, et la souris

était aussitôt changée en un beau cheval; ce qui fit un bel attelage de six

chevaux, d'un beau gris de souris pommelé. Comme elle était en peine de

quoi elle ferait un cocher: -''Je vais voir, dit Cendrillon, s'il n'y a point

quelque rat dans la ratière, nous en ferons un cocher." -"Tu as raison", dit sa

marraine "va voir.'' Cendrillon lui apporta la ratière, où il y avait trois gros

rats. La fée en prit un d'entre les trois, à cause de sa maîtresse barbe, et

l'ayant touché, il fut changé en un gros cocher, qui avait une des plus belles

moustaches qu'on ait jamais vues. Ensuite elle lui dit: -''Va dans le jardin, tu


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